dimanche 22 avril 2012

Les Experts: la battle !


J’ai passé la barre des 5000 pages vues sur ce blog (youpi ! merci !) et dans un grand élan de narcissisme exacerbé, j’ai relu mes premiers billets. Dans le post pilote, je soulevais une question tant de fois débattue : des trois franchises des Experts (par ordre d’apparition sur les écrans : Las Vegas, Miami et Manhattan), laquelle est la meilleure ? En ces temps électoraux, j’ai décidé d’élire la meilleure franchise, en les comparant, point par point.

La ville et leurs enquêtes : Le lieu de l’action reste la première façon de différencier ces séries sœurs. Absolument pas anodin, le choix des villes donne un ton général original à chacune des trois séries.
A Las Vegas, les enquêtes et les meurtres sont à l’image de la ville du vice : sulfureux, ils se passent essentiellement la nuit, dans des ambiances de fêtes, de jeux, de prostitutions et de spectacles plus ou moins grand public. Évidemment, certains meurtres se déroulent dans des contextes un peu moins extravagants, mais globalement, la série exploite assez bien l’image déviante de Vegas.
Les Experts : Manhattan exploite également deux des facettes bien connues de New York : le coté cosmopolite de la mégalopole et sa place de superpuissance économique. Les enquêtes traitées par la série sont donc généralement tournées vers le monde des affaires et utilisent pleinement le jeu des communautés très variées qui cohabitent malgré elles dans la Grande Pomme.
Pour Les Experts : Miami (que je regarde moins, je l’avoue), je n’ai pas réellement réussi à ressentir l’influence de la ville sur le choix des enquêtes. La série pourrait sans problème se dérouler dans une autre ville des Etats-Unis, comme San Diego ou Honolulu (pour prendre des villes au climat similaire) Un premier mauvais point pour Miami.
Bilan : Las Vegas : 1, NY : 1, Miami : 0.

 
La photographie : encore plus marquée que les lieux où se déroule l’action, la photographie est résolument différente d’une série à l’autre et donne une forte identité à chaque dérivée de la franchise.
Dans Les Experts (entendez Las Vegas), les couleurs fluos des néons des casinos et des machines à sous dominent. Les ambiances sont toujours très contrastées, très saturées et donnent à la série une dimension acidulée, hystérique, raccord avec les ambiances de la ville.
A Miami, la photographie reflète parfaitement le climat floridien : chaude, lourde, moite, elle est servie par des tons jaunes étouffants, parfaitement raccord avec l’idée que l’on peut se faire de cette région.
Plus froide, au cœur de ses buildings de pierre et d’acier, les Experts : Manhattan utilise une photographie aux tons bleus, électriques, glacés et donne à la série l’image plus impersonnelle, plus anonyme que dégagent les grandes villes.
Bilan : Las Vegas : 1, Miami : 1, NY : 1. La photographie est une réussite dans les trois séries.

 
Le chef : chaque série des Experts suit une équipe de policiers scientifiques. A la tête de ces équipes, un homme est là pour diriger ce petit monde et la personnalité de ces trois chefs d’équipes impacte profondément sur le ton de la série. Sur ce point, les séries diffèrent énormément. Ce qui confirme qu’avant de raconter des histoires, une série se doit de se doter de personnages parfaitement écrits (ouais, ok, c'est un porte ouverte que j'enfonce, là).
 A Vegas, on a affaire à Gil Grissom (interprété tout en finesse par William Petersen) : véritable papa poule, Grissom prend grand soin de ses ouailles. Il est là pour manager ses employés, les faire grandir dans leur métier et les élever à son niveau. Très respecté, il est reconnu pour être une sommité dans son travail. Sa surdité naissante, son amour pour les insectes et sa relation à demi-avouée avec Sara Sidle (Jorja Fox) aident fortement à humaniser ce personnage et à en faire le patron qu’on rêve tous d’avoir un jour. La série ne se remet d’ailleurs pas très bien de son départ en fin de saison 9, les chefs suivants n’ayant pas son aura ni son charisme.
A Manhattan, Mac Taylor (joué par Gary Sinise) fait lui aussi partie des chefs qui placent le bien-être de son équipe avant le sien. Fortement marqué par la disparition de sa femme dans les attentats du World Trade Center, Mac est un taiseux qui ne parle pas pour ne rien dire et qui reste globalement maitre de ses émotions. Certes moins réussi que Grissom, ce personnage posé et réfléchi contribue tout de même largement au succès de la série.
Dans les Experts : Miami, il faut bien dire que le choix du comédien principal est l’erreur numéro un de la série. David Caruso incarne le lieutenant Horatio Caine. Absolument pas charismatique, totalement dépourvu d’émotions, ce personnage passe la moitié de son temps à mettre et à enlever ses lunettes de soleil (bah oui, y fait beau à Miami) pour se donner une pauvre consistance et pour occuper les silences lourds qui viennent ponctuer artificiellement chacune de ses phrases. Caruso est insupportable, soporifique et transparent ! C’est à cause de lui que je ne regarde pas Miami. Un gros bouh !!!
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0 (et encore, je suis gentil de ne pas mettre de point négatif !)

L’équipe : les séries ne se limitent malgré tout pas qu’à leur chef et le reste des équipes contribue aussi à donner une patte particulière à chacune des trois séries.
Je suis à peu près autant fan de l’intégralité de l’équipe de Vegas que je le suis de Grissom. J’adore le charisme et le passé trouble de Catherine Willows, j’aime la rivalité amicale entre Nick Stokes, Sara Sidle et Warrick Brown, j’aime aussi la montée en puissance de Greg Sanders. C’est la plus belle réussite des Experts : Las Vegas : avoir su mettre en scène une équipe aussi attachante qui parvient à exister et à évoluer dans une série qui privilégie avant tout les meurtres et les enquêtes.
A Miami, c’est l’inverse. L’équipe n’existe pas, totalement plombée par la présence de leur chef imbuvable. Ok, j’en fais trop mais vous avez compris l’idée. Je ne les connais pas parce que Caruso m’en a empêché. Dommage, j’aimais bien Emily Pocter dans The West Wing.
L’équipe de Manhattan est dans l’entre deux. Tous les membres ne m’intéressent pas de la même façon. En fait, j’aime bien l’histoire d’amour qui se développe entre Danny et Lindsay, fraichement débarquée de son Montana natal (ce qui lui vaut son surnom dans la série) en début de saison 2. Stella Bonasera m’intéresse moins que Willows, son alter-go à Las Vegas mais sa complicité avec Mac est plutôt réussie.
A noter qu’hormis le capitaine Jim Brass à Vegas, les flics qui accompagnent nos experts scientifiques ont un peu de mal à exister réellement. Tout comme les médecins légistes qui restent des personnages très secondaires moyennement développés.
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0.

Le générique : trois séries, trois chansons des Who. Les gouts sont dans la nature et mon choix n’est absolument pas justifié mais je préfère le générique des Experts : Manhattan. Et parce que j’aime la série, j’aime bien celui de Vegas aussi.



Bilan, de façon purement arbitraire donc : NY: 2, Las Vegas : 1, Miami : 0.

Au final, Las Vegas remporte 7 points, Manhattan en compte 6 et Miami n’en récolte qu’un. C’est parfaitement représentatif de ce que je pense de ces trois séries. Donc que celui qui vient me voir pour me parler des Experts : Miami sache à quoi s’en tenir. Je fais un blocage total. Viva Las Vegas !

lundi 9 avril 2012

Ally McBeal en musique !

Aujourd’hui, j’écoutais ITunes en mode aléatoire. A un moment, comme ça, sans prévenir, une chanson est arrivée et m’a renvoyé directement quelques années en arrière, à l’époque où je regardais religieusement Ally McBeal toutes les semaines sur M6 (je ne vais pas dire tout de suite de quelle chanson il s’agissait pour ne pas gâcher la surprise). Bien avant la mode des séries musicales comme Glee ou Smash, Ally McBeal plaçait la musique au centre de son univers.
Les premières notes de certaines chansons pouvaient suffire à expliquer précisément aux téléspectateurs l’état d’esprit dans lequel se trouvait l’héroïne, sans avoir besoin qu’un seul dialogue ne soit prononcé. D’autres musiques permettaient d’annoncer l’arrivée de certains personnages avant même qu’on ne les voit (je pense à la petite musique stressante qui précédait chacune des entrées de Ling dans les bureaux de Cage & Fish). Vonda Shepard, qui était l’interprète d’une immense majorité des chansons entendues dans la série mais qui incarnait aussi la chanteuse du bar où tous les personnages se retrouvaient en fin de journée, avait même le droit de voir son nom et son visage apparaitre au générique de la série. Un cas unique selon moi.
Avec une musique aussi présente, j’ai donc repensé à la playlist de la série et j’ai retenu ces quelques indispensables pour tout fan qui se respecte.

La première chanson, évidemment, c’est celle du générique, une des rares qui soit signée de Vonda Shepard. Je suis bien incapable de dire si j’aime ou non cette chanson. Elle représente simplement la série.
 

Ally McBeal était sujette aux visions. C’était même, avec les chansons, un moyen efficace et souvent très drôle de comprendre ce à quoi elle pensait. Sauf que, en cours de saison 1, ces visions maitrisées deviennent des hallucinations incontrôlées. La plus récurrente d’entre elles est un petit bébé en image de synthèse qui vient danser sous les yeux d’Ally. Toujours accompagné d’une petite musique tribale bien particulière, le bébé est là pour lui rappeler que son horloge biologique tourne. Cruel mais efficace puisque que petit à petit, Ally apprend à vivre avec ce bébé dansant et à se rassurer sur son avenir. Et la chanson "I can’t stop this feeling" qui venait s’ajouter par-dessus la musique tribale est associé pour toujours à ce bébé en 3D.

Pour soigner ces hallucinations et ses problèmes de cœur, Ally va voir une psy aux méthodes un peu particulières. Celle-ci conseille à Ally, entre autres, de fredonner une chanson qui fout la pêche à chaque fois qu’elle sent le blues monter. La chanson qu’Ally choisit est Tell Him de Bert Berns. Et comme elle a TRES souvent le blues, c’est vite devenue une chanson récurrente de la série. Elle prend l’habitude de se défouler dessus et par mimétisme, j’avoue que cette chanson a tendance (ou du moins avais, je l’écoute moins aujourd’hui…) à me donner la patate à moi aussi. 

Un autre personnage à l’imagination débordante est bien évidemment John Cage (le magnifique Peter MacNicol), le patron excentrique et farfelu de la série. Pour se donner du courage quand il en a besoin (c’est-à-dire chaque fois qu’il veut aborder une femme), il se retrouve en tête à tête avec lui-même dans les toilettes unisexe de la société pour se concentrer et laisser l’esprit de Barry White lui venir en aide. John Cage choisit "You're the First, the Last, My Everything" pour le guider sur la voie de la sexe attitude. Et oui, Barry White est quand même pas mal connu pour donner à une soirée une ambiance sexy et décontracte. Alors, peu à peu, John a mis en place tout un rituel autour de cette chanson pour se mettre dans le mood de l’amuuur. Et ce rituel est vite devenu connu de tous les employés. Si bien que chacun a pu, à un moment ou à un autre, participer à la petite danse de John. Ne serait-ce que dans l’épisode où Barry White himself est venu pousser la chansonnette dans le bar pour fêter l’anniversaire de John. 
 
Dans le genre "légende black américaine", on a aussi eu l’énorme présence d’Al Green, qui apparait à Ally en vision pour la réconforter dans ses plus grands moments de solitude. La nostalgie et la tendresse qu’inspirent ce chanteur collent parfaitement à l’ambiance de la série. Et je suis bien content qu’il ait été invité dans la série parce que j’avoue qu’au moment de la première diffusion de la série, je ne connaissais pas Al Green (ouais, ça va, j’étais jeune !). 
 
Enfin, la fameuse chanson sur laquelle je suis tombé cet après-midi et qui m’a fait le coup de la madeleine de Proust, c’est celle qui est devenue pour beaucoup LA scène romantique de la série. Dans la saison 4, Ally rencontre un avocat, Harry, incarné par Robert Downey Jr., acteur un peu à la dérive à cette époque (il s’est depuis bien rattrapé avec Sherlock Holmes et Iron Man). Toutes les téléspectatrices ont rêvé qu’Harry devienne LE mec d’Ally. Et pourtant, ça n’a pas été le cas. Mais avant de tirer sa révérence, il a offert à Ally THE cadeau d’anniversaire. Il lui chante "Every breath you take", mais attention, pas en mode karaoké. Non, quand Harry décide de faire un cadeau, il fait les choses en grand et s’offre le soutien de Sting en personne pour se taper un p’tit bœuf. Et du coup, quand Monsieur Sting arrive à l’écran, ça devient une séquence culte. En quelques minutes, lui et Harry Downey Jr réinventent la classe. J’adore.


Bon je m’arrête là mais j’aurais pu continuer avec d’autres séquences cultes vu le défilé de stars que la série nous a apporté (Tina Turner, Macy Gray, Gloria Gaynor, Josh Groban, Anastacia ou Elton John) et les séquences musicales que nous ont offert des personnages comme Elaine ou Renee ou des épisodes en comédie musicale. Ally McBeal avait très justement choisi de mettre la musique au centre du récit. Ce qui a surement contribué à faire de cette série l’une des séries les plus cultes des années 1990.

lundi 2 avril 2012

The Newsroom : Aaron Sorkin is back !!!

Il revient à la télévision ! Enfin ! Pour ceux qui ne connaissent pas ce nom (bouh pas bien !), il s’agit du scénariste oscarisé pour The Social Network (une merveille d’écriture). Mais pour le monde des séries, il s’agit surtout du créateur d’une des plus grandes séries du monde : The West Wing (ou A la Maison Blanche en  VF). Non, je n’ai pas peur d’en faire trop. Cette série est tout bonnement géniale. Elle est tellement intelligente et bien écrite avec des dialogues ciselés au mot près que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’écrire sur ce blog un article qui serait à la hauteur de sa qualité. Elle fait partie des rares qui me manquent encore terriblement aujourd’hui. 

Alors, l’idée de retrouver ce génie à la tête de The Newsroom, un nouveau projet où on échange des idées, où on parle vite et où on remet en cause la toute puissance des Américains me fait saliver !!! Le point de départ de la série – un animateur de talk-show qui rêve de tout envoyer balader – ressemble un peu à celui de Studio 60 on the Sunset Strip, précédente série de Sorkin sur les mêmes coulisses de la télévision, qui n’a jamais été renouvelée après la première saison. 
Ici, en plus, le casting est grave prometteur (Jeff Daniels, Jane Fonda, Emily Mortimer, Sam Waterston, Dev Patel…). Et c’est sur HBO… Bref, vivement le 24 juin !!!